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  • Photo du rédacteurSophie PAULIN

Fodmap et syndrome de l'intestin irritable

Dernière mise à jour : il y a 2 jours


"Côlon irritable", "colopathie fonctionnelle", "syndrome de l'intestin irritable", cette maladie chronique aux multiples visages s'associe à des troubles du transit, des douleurs abdominales et influence la qualité de vie des personnes qui en souffre. Le SII est une pathologie répandue en France.


Elle touche 5 à 10% de la population, soit plus de 3 millions de personnes et plus particulièrement les femmes. C'est une pathologie qui est diagnostiquée par un médecin gastroentérologue après avoir éliminé tout autre pathologie organique.


Quels sont les symptômes de l'intestin irritable ?


Il peuvent être digestifs et extra-digestifs :

  • Douleurs abdominales (spasmes, brûlures, torsions) d'intensité variable d'une personne à une autre ;

  • Des troubles digestifs (diarrhée et/ou constipation et/ou ballonnements) ;

  • Des maux de tête, de la fatigue, des douleurs musculaires, des bouffées de chaleur...

Tous ces symptômes entraînent des conséquences pour le malade comme une inflammation chronique, des reflux, un défaut d'absorption des nutriments, une altération de la vie quotidienne avec une baisse de moral.


Le régime pauvre en Fodmap


Au niveau nutritionnel, il y a quelques années, la référence absolue était le régime pauvre en FODMAP dont les bienfaits ont été établis chez une grande majorité de personnes.

Les FODMAP (Fermentable oligosaccharides, disaccharides, monosaccharides and polyols) sont des sucres qui vont beaucoup fermenter au niveau du côlon.

On compte plusieurs familles de substances fermentescibles, à savoir :

  • Les oligosaccharides (FOS et GOS) : ail, oignons, poireaux, blé, orge, seigle, légumineuses...

  • Les disaccharides (lactose) : lait, yaourts, crème fraîche, fromage blanc...

  • Les monosaccharides (fructose) : Pomme, poire, mangue, miel

  • Les polyols (sorbitol, mannitol, maltitol, xylitol) : fruits à noyau, bonbons et chewing- gum sans sucres, champignons, avocat


Ce régime se déroule en 3 phases :


1 - Exclusion de l'ensemble des FODMAP ;

2 - Réintroduction des FODMAPS une famille à la fois pour identifier les sources d'inconforts digestifs. Par exemple, on teste le lactose uniquement pendant une semaine puis on passe à une autre famille la semaine suivante suivant un protocole bien définie avec une diététicienne nutritionniste ;

3 - On réintègre une plus grande variété de chaque groupe mais avec des portions réduites.


Avec le recul, on se rend compte que le régime exclut de nombreux aliments très intéressants pour notre santé sources de prébiotiques et probiotiques. Il ne doit donc pas être réalisé plus de quelques semaines.

A long terme, il réduit la diversité du microbiote, diminue l'épaisseur de la couche de mucus et altère la qualité de la muqueuse, favorisant une hyperperméabilité. En gros, il va aggraver le problème.

De plus, il n'est pas adapté à tout le monde. Il est notamment déconseillé aux personnes dénutries ou souffrant de troubles du comportement alimentaires. Il doit enfin être envisagé en étant accompagné par un professionnel de santé.


Vers un nouvel accompagnement du SII


Contenu des effets du régime pauvre en FODMAP sur le long terme et de la difficulté à tenir ce régime, il n'est plus conseillé en première intention. Il est avant tout necessaire avant toute exclusion de reprendre les bases de l'alimentation équilibrée, d'une hydratation optimale et d'une bonne mastication et posture à table.

Des techniques culinaires et des astuces diététiques simples peuvent également être mises en place pour faire en sorte de conserver la plus grande diversité alimentaire possible et le plaisir de manger. En voici quelques unes :

  • Sortir les yaourts 1h avant leur consommation permet de réactiver le travail des bactéries ce qui le rend plus digeste ;

  • Tremper les légumineuses avant cuisson ;

  • Favoriser les légumes cuits dans un premier temps en faisant évoluer les textures de façon progressive.


En consultation diététique, il s'agit de constituer votre alimentation sur mesure, de vous aider à identifier vos seuils de tolérance pour pouvoir ainsi soulager vos troubles du transit, réduire l'inflammation et rétablir un équilibre du microbiote. Des équivalences peuvent être mises en place pour vous aider à garder une alimentation variée et limiter les risques de carences nutritionnelles.


Le but est de voir votre alimentation non pas comme une ennemie mais plutôt comme une alliée !


L'accompagnement pluridisciplinaire est la clé pour mieux vous aider au quotidien. Le gastroentérologue sera là pour mettre en place des traitements adaptés et vous conseiller. L'ostéopathe ou le kinésithérapeute pourra vous aider à ajuster votre posture et vous sensibiliser aux auto-massages. Le psychologue pourra vous aider à mieux gérer votre stress et appréhender vos émotions. L'éducateur d'activité physique adaptée pourra vous aider à trouver le sport qui vous convient en fonction de vos symptômes. C'est ce que propose par exemple le réseau Digesteam, le réseau pluridisciplinaire pour améliorer la prise en charge des maladies digestives chroniques.


Sources :

  • Livre : Mon Microbiote sur mesure - Véronique LIESSE

  • Société Nationale Française de Gastro-entérologie (SNFGE)

  • https://apssii.org/




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